Originaire de Memramcook, Rémi Belliveau est artiste multidisciplinaire et détient un baccalauréat en arts visuels de l'Université de Moncton. Son travail artistique récent comporte une recherche qui explore les mécanismes du mythe et de la mythologie par l'image photographique, la sérigraphie de grand format et le pigment aquarelle. Plus précisément, il cherche à illustrer, à défigurer et à inventer les grands récits historiques, folkloriques, littéraires et populaires de la culture acadienne dans le style de la peinture européenne classique. Ses expositions de groupe récentes incluent Punctum : sept approches photographiques à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l'Université de Moncton, l’exposition Somewheres, au Centre des arts de la Confédération de Charlottetown, et celle de l’Acadie mythique de l'Université du Maine, à Fort Kent.
Démarche artistique
Depuis un certain temps, Rémi s’intéresse à l’histoire, au folklore et plus particulièrement à la mythologie acadienne, ce qui l’a amené à développer une démarche artistique qui tente de traiter ceux-ci dans la tradition européenne de la peinture classique. Par contre, plutôt que de peindre comme les grands maîtres, il imprime par la sérigraphie ses œuvres qu’il conçoit en travaillant des photos originales et appropriées sur Photoshop. Sa technique ou philosophie d’impression – qu’il a nommée affectivement le « Shit Printing » – consiste à imprimer ses images avec des soies bouchées et des coups de raclette répétitifs, afin de corrompre l’image en mettant des détails et en déposant des surplus d’encres. Cette approche à la création d’images fait appel au processus que subit le mythe en évolution, dans lequel un événement réel et tangible devient quelque chose de surréel et divin, à la suite d’une série d’appropriations et de corruptions. D’ailleurs, il abuse des manifestations physiques de ses œuvres, par exemple, en marchant dessus pendant leur production, en mélangeant des pigments avec des liants acides, et en les agrafant ou en les clouant directement au mur, afin d’accélérer leur capacité de narration mythologique.