André-T. Bourque est né le 27 juillet 1854 à Beaumont, petit village situé sur la rive est de la rivière Petitcodiac. Il est l’avant-dernier enfant de Thaddée Bourque (1813-1894) et d’Anne Bourque (1816-1892) dont la famille comptera neuf enfants : Victoire, Odile, Angèle, Ferdinand, Antoine, Jean, Marcelline, André et Thomas.
André devient élève du Collège Saint-Joseph à Memramcook en 1865, deuxième année d’existence de cette nouvelle institution d’enseignement en Acadie. Le goût de la musique s’est développé naturellement chez lui. En effet, il apprend par oreille à jouer de l’accordéon et de la mandoline dès son jeune âge. En 1870, André suivra les tout premiers cours de musique offerts par le Collège Saint-Joseph et fera partie de la fanfare du collège. Il obtient son diplôme en 1873. L’année suivante, il suit les cours de médecine offerts par le collège et part ensuite pour la Nouvelle-Écosse où il sera à la fois enseignant et directeur d’une école à la Baie Sainte-Marie. Nommé tout de suite directeur du chœur de chant et organiste à l’église Sainte-Marie de Pointe-de-l’Église, il y créera une fanfare à l’instar de celle qu’il avait connue au collège à Memramcook.
Après mûre réflexion, il décide, en 1880, d’entrer au noviciat de la Congrégation des Pères de Sainte-Croix à Montréal et est ordonné prêtre le 3 juin 1884 à Memramcook. Organiste à l’église Saint-Thomas de Memramcook et professeur de musique et directeur de la fanfare du collège, André s’intéresse également à la vie des Micmacs en célébrant la messe dans la petite chapelle de son village natal à Beaumont et en traduisant plusieurs cantiques en langue micmaque.
C’est en 1882, lors de la fête de la Sainte-Cécile, que le père Bourque offre au public une première composition : Chant acadien. Il composera également des pièces pour la chorale et la fanfare.
En 1889, André est nommé professeur de musique au Collège Saint-Laurent à Montréal. Deux ans plus tard, il prend la décision de devenir missionnaire au Bengale. Il se rend premièrement à Dacca afin d’apprendre le bengali puis à Solepore où il sera missionnaire jusqu’en 1897. En 1892, le Moniteur acadien publiera ses notes de voyage.
Suite à une période de repos en France, André revient à Memramcook en tant que professeur de latin et de religion, le cours de musique étant sous la direction d’un autre prêtre. Il s’occupe cependant des cours de violon. En 1901, André demande d’être relevé de ses vœux à la congrégation des Pères de Sainte-Croix, et en tant que prêtre séculier, il entame une nouvelle facette de sa vie en allant travailler aux États-Unis. Il y demeurera jusqu’en 1909 en passant huit années dans l’état de Washington et la dernière année au Montana.
À l’été 1909, il est nommé vicaire à Campbellton, l’année même de l’incendie qui détruisit une partie importante de la ville. Ses chants patriotiques voient le jour durant cette période : Plaintes et pardon, Évangéline, La marseillaise acadienne et La fleur du souvenir. En 1910, on le retrouve à Newcastle en tant que vicaire. C’est ici qu’il prend la décision de réintégrer son ancienne communauté, soit celle des Pères de Sainte-Croix. Permission accordée, il part donc pour le Collège Saint-Joseph où il sera de nouveau professeur de musique et directeur de la fanfare. En 1911, deux autres chants sont publiés : Le pêcheur acadien, un autre chant patriotique, et Le gondolier qui ne l’est pas. La même année, un livre sur le folklore acadien voit le jour : Chez les anciens Acadiens : causeries du grand-père Antoine. L’auteur désire transmettre aux générations futures quelques connaissances de la vie d’autrefois.
Avant la fin de l’année académique 1913-1914, le père Bourque est admis à l’hôpital. Quelques semaines plus tard, il est transféré au Collège Saint-Joseph où il voulait finir ses jours. Il s’éteint le 28 juin 1914.
Sources :
- Bourque, André-T., « Aux Indes orientales : notes de voyage d’un missionnaire acadien », Le Moniteur acadien, les 25/29 mars, 5/12 avril et 22/29 avril 1892 (Voir aussi Les Cahiers de la Société historique de la Vallée de Memramcook (SHVM), vol. 24, no 1, nov. 2012, p. 60-80)
- Bourque, André-T., Chez les anciens Acadiens : causeries du grand-père Antoine; édition critique par Lauraine Léger, Moncton, Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, 1994.
- Léger, Lauraine, « André-T. Bourque auteur - informateur acadien », Les Cahiers de la SHVM, vol. 9, no 3, déc. 1998, p. 5-17.
- Ibid., « André-T. Bourque », Le Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 (1911-1928) http://www.biographi.ca/fr/bio/bourque_andre_t_14F.html (consulté le 15 janvier 2014)